Le cœur humain bat environ 100 000 fois et pompe jusqu’à 7 500 litres de sang chaque jour, transportant de l’oxygène et des nutriments vers chaque cellule de notre corps. C’est notre muscle le plus fort et il est essentiel à la vie. C’est pourquoi il est particulièrement important de protéger nos cœurs contre les maladies cardiovasculaires, première cause de décès et d’incapacité au monde.
À savoir
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Les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent un ensemble de troubles qui touchent le cœur et les vaisseaux sanguins (veines et artères).
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Les MCV, dont les cardiopathies coronariennes et les AVC, sont la première cause de décès dans le monde et font 18,6 millions de victimes chaque année, soit 33% de la mortalité mondiale totale. 85% de ces décès sont provoqués par des cardiopathies ischémiques (crise cardiaque p. ex.) et des maladies cérébrovasculaires (accident vasculaire cérébral p. ex.).
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Plus de 75% des décès liés aux MCV surviennent dans des pays à revenu faible et intermédiaire.
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Le nombre de cas de maladies cardiovasculaires a presque doublé, passant de 271 millions en 1990 à 550 millions en 2019, le nombre de décès passant de 12,1 millions à 18,6 millions au cours de la même période.
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Environ 80% des décès prématurés (survenant entre 30 et 70 ans) dus à des maladies cardiovasculaires peuvent être évités.
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Les principaux facteurs de risque de MCV comprennent le tabagisme, la sédentarité et la mauvaise alimentation, ainsi que les comorbidités telles que le diabète et l’hypertension.
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Des interventions abordables et modulables pour lutter contre les MCV sont déjà disponibles, même pour les PRFI dont les systèmes de santé disposent de ressources limitées.
Qu’est-ce qu’une maladie cardiovasculaire ?
Les maladies cardiovasculaires constituent un ensemble de troubles qui touchent le cœur et les vaisseaux sanguins (veines et artères). Elles sont généralement provoquées par des dépôts graisseux qui s’accumulent à l’intérieur des artères et entraînent un risque accru de caillots sanguins, mais elles peuvent également être liées à des artères endommagées d’organes telles que le cerveau, le cœur, les reins et les yeux. Les accidents vasculaires cérébraux peuvent être provoqués par le saignement d’un vaisseau sanguin dans le cerveau ou par des caillots sanguins.
Il existe de nombreux types de maladies cardiovasculaires. En voici certains des plus courants.
Cardiopathie ischémique
La cardiopathie ischémique, parfois appelée coronaropathie ou maladie coronarienne, est le type de maladie cardiaque le plus courant. Elle est causée par le rétrécissement des artères coronaires qui alimentent le muscle cardiaque en sang. Lorsque les artères sont rétrécies, le muscle cardiaque reçoit moins de sang et d’oxygène, ce qui peut provoquer une crise cardiaque. Dans de nombreux cas, ce sera la crise cardiaque qui permettra aux malades de se rendre compte qu’ils vivent avec une cardiopathie ischémique.
Crise cardiaque
Une crise cardiaque, ou infarctus du myocarde, est une urgence médicale qui se produit lorsque quelque chose, généralement un caillot sanguin, interrompt le flux sanguin en direction du cœur. Faute d’oxygène et de nutriments, le muscle cardiaque commence à mourir. Une crise cardiaque n’est pas toujours fatale, surtout si vous recevez des soins médicaux et un traitement immédiats, mais elle peut tout de même endommager le cœur durablement. Une crise cardiaque s’accompagne souvent de symptômes tels que des douleurs thoraciques ou une angoisse sévère. C’est l’une des causes de décès les plus courantes.
AVC
L’AVC se produit lorsque l’alimentation du cerveau en sang est perturbée, entraînant une privation d’oxygène, des lésions cérébrales et une perte fonctionnelle. Il est le plus souvent provoqué par la présence d’un caillot dans une artère qui alimente le cerveau. Il peut également être le fait d’une hémorragie lorsqu’un vaisseau éclate et provoque un épanchement de sang dans le cerveau. L’AVC peut causer des dommages irréparables, y compris une paralysie partielle et une altération de la parole, de la compréhension et de la mémoire. La partie du cerveau touchée et la durée pendant laquelle le sang n’a plus irrigué cet organe déterminent le type et la gravité de l’incapacité.
Les accidents vasculaires cérébraux ont déjà atteint des proportions épidémiques. 1 adulte de plus de 25 ans sur 4 dans le monde subira un AVC au cours de sa vie. 12,2 millions de personnes dans le monde subiront leur premier AVC cette année et 6,5 millions en mourront. L’incidence de l’AVC augmente considérablement avec l’âge. Cependant, plus de 60% des accidents vasculaires cérébraux surviennent chez des personnes de moins de 70 ans et 16% chez des moins de 50 ans. L’un des principaux facteurs de risque cliniques d’AVC est l’hypertension artérielle.
Rhumatisme articulaire aigu
Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) est une maladie cardiovasculaire évitable et potentiellement mortelle qui touche 40 millions de personnes dans le monde, principalement des enfants et de jeunes adultes. Il fait chaque année plus de 300 000 morts, soit près de 2% de l’ensemble des décès liés aux MCV. La plupart des patients atteints de RAA n’atteignent pas l’âge de 40 ans.
La RAA commence par une infection à la bactérie Streptococcus pyogenes, qui peut se transmettre facilement d’une personne à l’autre par le biais d’infections des voies respiratoires supérieures qui sont plus fréquentes dans l’enfance. Dans certains cas, des infections à streptocoques répétées peuvent entraîner une fièvre rhumatismale, ce qui provoque une inflammation et des cicatrices des valves cardiaques et du cœur. Cette cicatrisation et cette inflammation provoquent le rhumatisme articulaire aigu.
Les infections à streptocoques peuvent facilement être traitées avec de la pénicilline dans les pays à revenu élevé, raison pour laquelle il n’y a quasiment pas de RAA dans ces pays. En revanche, dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la pénicilline est difficile à trouver, de sorte que les infections à streptocoques entraînent souvent une fièvre rhumatismale et un RAA. Le RAA apparaît également dans les pays à revenu élevé au sein des communautés les plus marginalisées, y compris les populations autochtones. Il s’agit véritablement d’une maladie de la pauvreté.
Autres affections
Les maladies ci-dessus représentent la grande majorité des décès et des incapacités dus aux MCV, mais les affections suivantes font également partie de la charge des MCV :
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Arythmie – rythme cardiaque irrégulier ou anormal
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Maladie de l’aorte (y compris l’anévrisme aortique) – maladie qui provoque l’élargissement ou la déchirure de l’aorte
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Cardiomyopathies – maladies du muscle cardiaque
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Cardiopathie congénitale – problèmes du cœur ou des vaisseaux sanguins déjà présents à la naissance
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Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire – présence dans les veines des jambes de caillots sanguins susceptibles de se libérer et de migrer vers le cœur ou les poumons
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Insuffisance cardiaque – lorsque votre cœur ne pompe pas aussi bien qu’il le devrait
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Maladie valvulaire cardiaque – maladie des valves cardiaques qui permettent au sang de circuler dans le cœur
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Maladie péricardique (péricardite) – inflammation du mince sac tissulaire qui entoure le cœur
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Maladie vasculaire (maladie des vaisseaux sanguins) – toute affection qui touche le système circulatoire
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Maladie vasculaire périphérique (y compris l’artériopathie périphérique) – maladie des vaisseaux sanguins qui alimentent les bras et les jambes
Facteurs de risque et prévention des maladies cardiovasculaires
Les facteurs de risque et les causes des MCV sont variés et comprennent l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète, l’obésité et les maladies rénales, ainsi que la sédentarité, la mauvaise alimentation, la pollution de l’air, le tabagisme, la consommation d’alcool et le stress. Des millions de personnes dans le monde luttent pour maîtriser les facteurs de risque qui débouchent sur des maladies cardiovasculaires, tandis que beaucoup d’autres ne savent pas qu’elles présentent un risque élevé.
Au moins 75% des décès dus aux MCV dans le monde surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), qui bien souvent ne disposent pas de programmes de soins de santé primaires solides et largement accessibles, permettant un dépistage précoce de ces maladies et des principaux facteurs de risque tels que l’hypertension et le diabète. Par voie de conséquence, pour de nombreuses personnes de ces pays, le dépistage arrive tard dans l’évolution de la maladie lorsque des complications se sont déjà développées. Il en résulte des coûts de traitement plus élevés, souvent à la charge des patients et qui peuvent être catastrophiques pour les ménages et empêcher la poursuite ou le respect du traitement. Au niveau macroéconomique, les MCV font peser une lourde charge sur les économies de tous les pays, en particulier les PRFI.
On estime que 80% des MCV peuvent être évitées. Il a été démontré que l’arrêt du tabac, la consommation de moins de sel et de plus de fruits et légumes, une activité physique régulière et éviter l’alcool réduisent le risque de maladie cardiovasculaire. Cependant, bien que les choix individuels jouent un rôle dans ces comportements, les politiques de santé occupent également une place prépondérante pour s’assurer que les gens ont ce dont ils ont besoin pour vivre en bonne santé : de l’air pur, des aliments sains à des prix abordables et des espaces urbains qui encouragent un mode de vie actif, par exemple.
Politiques en matière de MCV
Il existe de nombreuses politiques abordables que les pays peuvent mettre en œuvre pour réduire la charge des MCV et améliorer la santé des populations. Les Meilleurs choix de l’OMS, par exemple, sont à la fois rentables et réalisables pour les pays. Les 16 interventions couvrent six domaines d’intervention : le tabagisme, l’usage nocif de l’alcool, la mauvaise alimentation, la sédentarité, la prise en charge des maladies cardiovasculaires et du diabète et la prise en charge du cancer. La mise en œuvre des Meilleurs choix coûterait environ 1,27 $US par personne dans les PRFI et permettrait de prévenir plus de 17 millions de cardiopathies ischémiques et d’AVC d’ici 2030. Ces interventions réduiraient d’ailleurs de 15% les décès prématurés (entre 30 et 70 ans) dus aux MNT, tout en générant dans le même temps 350 milliards de dollars en soins de santé économisés et en augmentation de la productivité.